En 2020, la France a connu une baisse significative et inédite du nombre de ses hospitalisations hors séjours liés à la pandémie de COVID-19. Plus prononcée lors de la première vague de contaminations, celle-ci serait en partie due à l’adoption par la population, des gestes-barrière. Par ailleurs, le taux de natalité a lui aussi diminué entre 2019 et 2020. Qu’en est-il ailleurs dans le monde ?
La santé, un indicateur clé du bien-être d’un pays
Si le PIB (Produit Intérieur Brut) d’un pays est l’indicateur phare des richesses produites sur une année, les chiffres clés Santé permettent quant à eux d’en apprendre plus sur le niveau de bien-être de ses habitants. En s’appuyant sur les données publiées notamment par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) et par l’Organisation mondiale de la santé, il est possible d’obtenir un état des lieux précis des chiffres clés de la santé en France et dans le monde.
En France, un écart de 3 000 naissances en 2020
En France métropolitaine et dans les DROM (départements & régions d’outre-mer) Mayotte incluse, en 2020 les 481 maternités comptabilisées ont permis 735 000 naissances. C’est un peu moins qu’en 2019 où 753 000 bébés sont nés, mais beaucoup plus qu’au moment du point bas de 1994 et ses 711 000 naissances. Ainsi, si depuis les années 2000 la baisse de la natalité se poursuit, sa rapidité décroît.
Une diminution de 16,5 % des hospitalisations complètes
Parmi les différentes formes de séjours hospitaliers, l’hospitalisation complète est le séjour le plus « classique » à l’hôpital. Le patient est hospitalisé à temps complet, de jour comme de nuit, en semaine comme le week-end, et ce, jusqu’au complet rétablissement.
Avec 7,1 millions de patients en hospitalisation complète au cours de l’année 2019, pour 10,6 millions de séjours d’une durée moyenne de 5,5 jours, la France en 2020 a vu son taux d’hospitalisations complètes baisser de – 16,5 %.
15,4 % de soins ambulatoires en moins dans l’hexagone
Il est question d’hospitalisation ambulatoire ou d’hospitalisation de jour, quand un séjour à l’hôpital dure moins de 24 h de l’admission à la sortie du malade. Le patient ne dort pas sur place et peut donc rentrer chez lui. Dans le cas d’un séjour programmé pour une intervention chirurgicale, on parle de chirurgie ambulatoire.
En 2019, la France comptait 6,5 millions de patients hospitalisés en ambulatoire. Un chiffre en baisse de 15,4 % en 2020, majoritairement dû à une baisse des hospitalisations durant la première vague de COVID-19.
La santé des Français, suspendue aux confinements
Au total en France au cours de l’année 2020, les reports en chirurgie et les décalages de rendez-vous médicaux ont fait baisser le nombre total de séjours hospitaliers hors COVID-19 de 13 % par rapport à l’année précédente. Le rapport publié en septembre 2021 par la DREES indique par ailleurs une diminution plus franche durant le premier confinement, mais hétérogène en fonction des régions et des populations. C’est dans le nord et l’est du pays (Île-de-France, Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France), ainsi que chez les enfants âgés de 2 à 14 ans, que la plus forte baisse des hospitalisations a pu être observée.
Du côté des naissances, avec 753 000 bébés en 2019 et 735 000 bébés en 2020, le taux de natalité continue de reculer en France. Cependant, la légère hausse du nombre des naissances observée 9 mois après le premier confinement de 2020 a permis de stabiliser les chiffres. Avec 738 000 naissances en 2021, les chiffres de l’Insee montrent même une légère augmentation de la natalité d’une année sur l’autre. Un résultat à mettre toutefois en perspective avec les chiffres de 2019.
Quel constat en Europe ? Et ailleurs dans le monde ?
À l’échelle de l’Union européenne (UE) le taux de natalité (exprimé en nombre de naissances pour 1 000) est de 9,3 ‰ en 2019 et de 9,1 ‰ en 2020. Ainsi, le nombre de naissances est passé de 4,2 millions d’enfants en 2019, à 4 047 432 en 2020.
Au niveau mondial, selon les premières études menées, il semble que la pandémie et ses confinements n’aient pas eu l’effet « baby-boom » escompté, bien au contraire. Les chocs sanitaires et économiques successifs enregistrés ces dernières années pourraient engendrer une récession planétaire au niveau des naissances.
Enfin, en matière de continuité des soins, selon les chiffres publiés en avril 2021 par EuroHealth, 21 % des citoyens de la zone UE n’ont pu se rendre à un examen médical ou suivre leur traitement durant la pandémie. Également, une large majorité des pays de la région européenne de l’OMS (qui s’étend du Groenland à la Méditerranée) a rapporté des difficultés de fonctionnement de leurs services de santé.